Définition de VOT, E

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DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : dé-vo, dé-vo-t'

DÉFINITIONS

1
Attaché aux pratiques religieuses.
Ce prince était dévot, généreux, équitable
C'est dans ce calme et le silence Que l'âme dévote s'avance Et que de l'Écriture elle apprend le secret
Il est connu pour n'être pas dévot
Pour être dévot, je n'en suis pas moins homme
Il n'y a rien que je souhaitasse plus fortement que d'être dévote
Gardez toutes vos pratiques de dévotion, j'y consens, et je vous y exhorte même très fortement ; mais, avant que d'être dévot, je veux que vous soyez chrétien
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. I, p. 458
Songez que, dès qu'on n'est pas assez dévot pour être capucin, il n'est rien de plus beau que de se faire tuer
Être dévot à.... avoir une dévotion particulière pour la Vierge, pour un saint, pour une église.
Vous n'êtes point dévot à la Vierge
2
Qui a le caractère de la dévotion, en parlant des choses. Air dévot. Ardeur dévote.
Lis un livre dévot, simple et sans éloquence Avec plaisir pareil Que ceux où se produit l'orgueil de la science En son haut appareil
Un sermon où il apporte un zèle tout dévot
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Rien n'est plus agréable et plus dévot que cette église souterraine [à Bethléem]
Il avait pris, à leur école, un certain jargon dévot dont il usait sans cesse
3
Il se dit quelquefois par dénigrement, soit d'une mauvaise dévotion, soit de l'hypocrisie qui feint la dévotion. Louis XI fut un prince dévot et cruel.
Moi dévote ! qui, moi ? m'écriai-je à mon tour, L'esprit blessé d'un terme employé d'ordinaire Lorsque d'un hypocrite on parle sans détour
de DESHOULIÈRES dans au P. de la Chaise.
Sais-tu bien cependant, sous cette humilité, L'orgueil que quelquefois nous cache une bigote, Alcippe, et connais-tu la nation dévote ?
Celui qui depuis quelque temps à la cour était dévot et par là, contre toute raison, peu éloigné du ridicule, pouvait-il espérer de devenir à la mode ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIII
De quoi n'est point capable un courtisan, dans la vue de sa fortune, si, pour ne pas la manquer, il devient dévot ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans ib.
Le courtisan autrefois avait ses cheveux, était en chausses et en pourpoint, portait de larges canons, et il était libertin [esprit fort] : cela ne sied plus ; il porte une perruque, l'habit serré, le bas uni, et il est dévot : tout se règle par la mode
de Jean de LA BRUYÈRE dans ib.
Car d'un dévot souvent au chrétien véritable La distance est deux fois plus longue, à mon avis, Que du pôle antarctique au détroit de Davis
4
Nature : Substantivement. Un dévot. Une dévote minutieuse.
Ces dévots indiscrets dont le zèle incommode, Pour les rendre saints à leur mode, Leur forme une conduite et fait des lois à part, Au lieu de s'avancer par un secret mérite, Perdent ce qu'en commun dans la règle on profite, à force de vivre à l'écart
Ces dévots à demi, sur qui la chair plus forte Domine encore en quelque sorte, Penchent à tous moments vers ses mortels appas
de Pierre CORNEILLE dans ib. I, 6
Il est de faux dévots ainsi que de faux braves
Mais les dévots de coeur sont aisés à connaître : Jamais contre un pécheur ils n'ont d'acharnement ; Ils attachent leur haine au péché seulement
Les dévots qui ont plus de zèle que de science
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Il y a des dévots indiscrets qui ne croient jamais dire assez s'ils n'en disent trop
de THIERS dans Dissert. sur le portail de Reims, dans RICHELET
Dévot de place, faux dévot qui affiche les pratiques.
Que ces francs charlatans, que ces dévots de place
Dans la dernière moitié du XVIIe siècle, dévot se prenait en mauvaise part pour faux dévot, hypocrite.
Fâche-t-on un dévot, c'est Dieu qu'on fâche en lui ; Ces apôtres du temps, qui des premiers apôtres Ne nous font point ressouvenir, Pardonnent bien moins que nous autres
de DESHOULIÈRES dans au P. de la Chaise.
Un dévot est celui qui, sous un roi athée, serait athée
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIII
Les dévots ne connaissent de crime que l'incontinence ; parlons plus précisément, que le bruit ou les dehors de l'incontinence
de Jean de LA BRUYÈRE dans ib.
À force de voir la conduite des hommes, la lâcheté des braves, les faiblesses des philosophes, les bêtises des politiques, la fausseté des dévots, je suis parvenue à ne les pas plus estimer que les femmes, qui sont pourtant de jour en jour plus méprisables
Les dévots fâchent le monde, et les gens pieux l'édifient
C'est une de ses dévotes, se dit d'une des femmes qui sont sous la direction d'un prêtre.
Sémantique : Fig. Homme dévoué à un homme, à une doctrine. Il est un des dévots de Descartes. Vous êtes un dévot de la philosophie moderne.
5
Votre dévot fils, formule usitée chez les souverains qui écrivent au pape.

SYNONYME

1
DÉVOT, DÉVOTIEUX. L'homme dévot est celui qui a de la dévotion ; l'homme dévotieux est celui qui est rempli de dévotion, la finale eux donnant d'ordinaire un sens de ce genre aux adjectifs. Il faut ajouter que dévot est très usité, et que dévotieux l'est peu.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Por ce ke il puist ferir et ocire les devotes pensées, s'atapist il desoz la covreture de dolor
dans Job, p. 446
Ceste apparicions nostre Segnor clarifiet ui cest jor, et li devocions et li honoremens des rois le fait devot et honravle
de ST BERN. dans 551
2
XIIIe s.
Ne seroit baillif ne prevost, Tant seroit li pueple devost
dans la Rose, 5584
3
XIVe s.
Cil le renvoya [un moine] en son propre devot lieu [couvent]
dans Chr. de St-Denis, t. I, f° 164, dans LACURNE
4
XVe s.
Et firent [les Gantois] par les eglises plusieurs processions et devotes oblations
Avec ce que le mareschal est très charitable, il aime Dieu et le redoubte surtout et est très devot
dans Bouciq. IV, ch. 3
5
XVIe s.
C'est une religieuse liaison et devote que le mariage
de Michel de MONTAIGNE dans I, 226
Ils sentiront leurs ames plus devotes envers Dieu, et leurs coeurs plus secourables envers leurs prochains

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. devot ; espagn. devoto ; ital. divoto ; du latin devotus, dévoué, de la préposition de, et vovere, vouer (voy. VOEU).